Accueil / Nos lieux de travail / Guilde canadienne des médias / À qui sert le cynisme envers les médias?

À qui sert le cynisme envers les médias?

Dans le conflit hautement polarisé qu’est devenu le conflit étudiant au Québec, la base militante a rapidement pris à parti les représentants des médias, jugés frileux, au mieux, teintés, dans bien des cas, malhonnêtes pour d’autres.

Quelques épisodes de violences notoires ont donné lieu à des affrontements entre force de l’ordre et manifestants. La présentation en boucle d’une scène montrant un policier tabassé et roué de coups pieds à Victoriaville a fait dire à certains que les médias favorisaient la victimisation des policiers et n’insistaient pas suffisamment sur les exemples de brutalité policière.

Il n’en fallait pas plus pour installer un cynisme à l’égard des médias. Lors des manifesations, le slogan «police faschiste, journalistes complices» a fusé à répétitions.

Puis, il y a eu un nouvel épisode d’affrontements. Un jeune homme a été blessé à la tête et a quitté les lieux sur une civière, en ambulance.

Les messages diffusés sur Twitter témoignent des sentiments de suspicion.

Le chanteur Dan Bigras a lui-même reproduit cette nouvelle annonçant la mort du manifestant. Par la suite, les médias ont été pressés de faire enquête et de sortir de leur «mutisme» pour dénoncer la mort de la «première victime du conflit».

Les grands médias n’ont pas traité de la nouvelle. Ou plutôt oui. Ils ont fait enquête. Le manifestant en question a été retrouvé. Le nom qui circulait sur les réseaux sociaux, n’était pas le bon. D’une part. Et, l’individu n’était ni mort, ni dans le coma, mais bien remis de son choc, sorti de l’hôpital et en pleine santé.

La Presse résume la situation en éditorial.

Dans ce cas-ci, comme dans d’autres, l’énervement des réseaux sociaux a pris le dessus sur ce que doit être et demeuré le journalisme : un exercice rigoureux de vérification des faits.

La pression est forte, mais la rigueur a tenu le coup dans cette situation.

Le cynisme ne sert à personne, il ne fait qu’engendrer du bruit. Mieux vaut s’affairer à prouver les dires, trouver les faits et rectifier les tirs.

-30-

Lise Millette est membre de la Guilde canadienne des médias

Ressources pour les membres


Sujets les plus consultés

Scroll to Top