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C’est avec une grande tristesse que la Guilde annonce le décès d’Arnold Amber, dirigeant historique de la GCM et militant de longue date


Nous apprécions grandement et saluons l’engagement d’Arnold et le travail qu’il a accompli durant plusieurs décennies à titre de fondateur et de dirigeant de notre syndicat.

Cette admiration s’enracine dans un objectif commun et une lutte commune. C’était un défenseur des travailleurs et du journalisme de qualité au Canada et dans le reste du monde.

L’engagement d’Arnold à l’égard de la réussite et de la force de notre syndicat, qui se manifestait dans ses moindres gestes, est une chose que nous garderons toujours dans notre cœur.

Ci-dessous, Lise Lareau rend un vibrant hommage à Arnold.

En toute solidarité, comme toujours

Kamala Rao,
Présidente de la Guilde canadienne des médias (GCM)

Hommage de Lise Lareau, ancienne présidente nationale de la GCM, à Arnold Amber

La Guilde canadienne des médias vient de perdre l’un de ses pères fondateurs.

Arnold Amber est décédé le 4 septembre après avoir connu deux AVC au début de l’été, en plus d’avoir reçu un diagnostic de cancer.

Il avait 77 ans.

Arnold était un battant dans la lutte pour la justice et l’équité. Il l’a montré de maintes façons, dans sa vie personnelle comme dans les divers organismes où il a œuvré. Il a eu en particulier une profonde influence sur le mouvement syndical à CBC/Radio-Canada et dans d’autres entreprises médiatiques.

Quand j’ai rencontré Arnold, au début des années 1980, il y avait 13 syndicats à CBC/Radio-Canada. Le radiodiffuseur était alors bien plus grand qu’il ne l’est aujourd’hui et il comptait de larges effectifs dans ses unités locales disséminées dans tout le Canada. Il produisait à l’interne des dramatiques, documentaires et émissions musicales. C’était une autre époque. Mais Arnold savait que pour assurer la qualité du journalisme et des émissions, il importait de garantir la sécurité d’emploi aux personnes chargées de la programmation.

Au cours des deux décennies qui ont suivi, il y a eu une série de fusions et d’élections destinées à réduire le nombre des syndicats de CBC/Radio-Canada. Arnold a commencé par diriger l’Association of Toronto Producers and Directors. Durant le premier vote de fusion, en 1993, il a montré sa longueur de vue en forgeant – à titre de dirigeant du syndicat des producteurs – une alliance avec ce qui était alors la Guilde des services de presse du Canada, car la Guilde possédait un atout qu’Arnold considérait essentiel : une tradition de postes permanents et de sécurité d’emploi. Cette alliance devait s’avérer particulièrement avantageuse pour tous les intéressés. À CBC, le nouveau syndicat, baptisé Guilde canadienne des médias, allait devenir le syndicat le plus important hors Québec.

La stratégie appliquée par Arnold à ce moment-là a été son legs le plus durable : un milieu de travail fondé sur des emplois permanents, ce qui est de plus en plus rare, tout particulièrement dans le secteur de la radiodiffusion. Durant sa première négociation en tant que président de la sous-section CBC/Radio-Canada de la GCM, entre 1994 et 1996, il est monté au créneau pour obtenir le statut de permanent pour la plupart des employés de CBC/Radio-Canada. Ce n’était pas gagné, car dans la plupart des syndicats qui avaient précédé la GCM, les contrats annuels étaient la norme. Cette victoire permit à des centaines de réalisateurs à contrat de devenir permanents et de commencer à bénéficier du régime de retraite de CBC/Radio-Canada. (La prédominance des employés permanents fut menacée de nouveau en 2005, ce qui déclencha le lock-out de huit semaines. Une fois de plus, Arnold joua un rôle essentiel dans la victoire du syndicat.)

En dépit de ses nombreux accomplissements, Arnold était un syndicaliste assez atypique. Il savait d’instinct quand un règlement ou un article de convention collective ne collait pas, semblait un peu en décalage – même si le libellé était acceptable sur le plan juridique ou courant dans ce genre de documents. Il aimait les nuances et trouvait que les libellés types des conventions du secteur industriel ne se prêtaient pas toujours à la spécificité du travail dans les médias. Il se plaisait à élaborer des solutions originales. Il voulait faire les choses dans les règles, et ce, dans les moindres détails. Sur le plan stratégique, il avait plusieurs longueurs d’avance. Son expérience des dossiers « chauds » à titre de producteur de télévision lui avait appris à aller rapidement à l’essentiel. J’étais près de lui et je l’ai vu, par exemple, répondre à des appels concernant le premier débat électoral télévisé pour les élections générales d’Afrique du Sud (1994), la conception du plateau pour les Jeux olympiques d’Atlanta (1996) ou les négociations sur l’entreprise médiatique qui serait chargée de la diffusion télévisée des débats entre les chefs de partis canadiens, puis revenir immédiatement à un enjeu majeur des négociations menées par CBC/Radio-Canada ou à un autre enjeu important pour la Guilde. Je crois que ça nous a tous aidés à porter les questions à un niveau plus élevé ou tout au moins à trouver les meilleurs compromis possibles.

En 2006, Arnold a quitté CBC/Radio-Canada pour prendre sa retraite, laissant sa place de président de la sous-section CBC/Radio-Canada de la Guilde canadienne des médias. Durant plusieurs années encore, il a assumé un rôle élargi en tant que directeur de CWA | SCA Canada, le syndicat mère de la GCM. À ce titre, il est parvenu à conclure un accord sur la création d’une structure syndicale canadienne autonome au sein du syndicat international des Travailleurs en communications d’Amérique.

Ses amis se souviendront de lui comme de quelqu’un qui leur demandait toujours des nouvelles de leur famille et qui se souvenait de leur réponse. Mais c’est le mentor, le dirigeant syndical et l’homme réfléchi à l’esprit pénétrant qui nous manquera à tous quand nous nous attaquerons au prochain gros problème.

Il est très symbolique qu’il soit mort le jour de la fête du Travail. Nous ne connaissions pas encore la nouvelle, mais son absence nous avait fait ressentir un grand vide lors du défilé de cette année. Il avait, durant 15 ans, marché sous la bannière de la GCM – les derniers temps avec une canne mais en couvrant le parcours. Sa mémoire restera vivante pour les centaines de gens à qui il a prodigué ses sages conseils, pour ceux qui doivent leurs emplois permanents à son engagement indéfectible et pour ceux que son exemple a inspirés à devenir des dirigeants syndicaux.

— Lise Lareau

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